Cette épreuve qui représente pour moi la partie principale
du Challenge CycloTour (dont je suis actuellement Leader) est la plus difficile de toutes les épreuves. En effet déjà
celle-ci se déroule sur 3 jours avec
3 épreuves difficiles:
Le jeudi 14 juillet : 69kms pour 2527m de D+
Le vendredi 15 juillet 98kms pour 2536m de D+
Et enfin le samedi 16 juillet l’Epreuve en ligne de 116kms pour 3573m de D+ !
Les 2 premières étapes se résumaient à des courses de côtes,
un départ fictif jusqu’au pied du premier col et l’arrivée jugé au sommet du
second. Les retours se font de manière libre sans chrono. Ce qui attire les
spécialistes des grimpés chrono ou adeptes d’épreuves courtes ! Les
présentations faites et les profils affichés voici en détail le résumé de chaque jour :
Jeudi 14 juillet #1 : Col de Chaussy - Col de la Madeleine
C’est sous un ciel très gris et frais (11°C) que le départ neutralisé est donné. Comme à mon habitude désormais, je m’étais enduit de crème
de massage Embrocation Siamoise afin de me chauffer un peu les muscles et
les articulations.
Dès le pied des magnifiques lacets de Montvernier, la voiture ouvreuse lance la course. Et déjà le rythme
est élevé ! Je me place dans les premiers mais je ne cherche pas à
attaquer ou à sauter dans les roues des premiers attaquants. Je préfère
conserver le même rythme (élevé tout de même) et me "chauffer".
Très vite nous nous retrouvons une petite douzaine. Puis de nouveau des
attaques qui font exploser ce groupe, je me contente toujours de suivre. Je suis
bien, les jambes commencent à répondre présentes et au niveau des watts tout va
bien !
Après les lacets, il reste encore près de 8 kilomètres avant de
basculer au sommet du col de Chaussy.
C’est à ce moment-là que je prends mon relais, et quel relais ! Pendant
plus de 2 kilomètres j’impose un
gros tempo à un peu plus de 350w !
En revanche je sens que je tire "gros" par rapport à mon habitude.
Après sollicitation de mes compagnons d’échappées, chacun prend son relais. Le
trou est fait, déjà la victoire se
jouera entre nous 6. La descente technique est mouillée, je me place en
seconde position. Mais suite à une erreur de trajectoire du concurrent qui me
précède, je me retrouve en tête. Forcément un steph48800 seul en tête dans une
descente, je ne vous fais pas un dessin ! De plus confiant avec mes boyaux compétition de chez Continental je suis serein… Au le pied du Col de la Madeleine, seul un jeune belge (dont on m’a
dit : "Attention il est très
fort…") a plus ou moins réussi à me suivre. Nous optons tout de suite
un bon tempo mais derrière les autres ne sont pas si loin. Parmi notre groupe
de 6 j’avais repérer un skieur alpiniste
(reconnaissable à leurs coups de pédales et leurs carrures…), en 4 kilomètres
il revient sur nous.
Nous sommes désormais 3
en tête, derrière le trou grandit. A 5kms du sommet je sais que cela va se
jouer entre nous, mais eux aussi et mes deux concurrents jouent au chat et à la
souris, je réponds malheureusement les
jambes n’en veulent plus ! Je paye mes erreurs de braquet ! Je
commence à cramper !
Je ne m’affole pas et préfère laisser filer la
victoire d’étape et assurer ma place de Leader
au Challenge en récoltant 480 points supplémentaires.
Je termine donc 3ème
de cette première étape (en consolation 1er
des masters 2), satisfait d’avoir accumulé de nombreux points d’autant plus
que mes concurrents pour le Challenge ne se sont pas bien distingués
aujourd’hui.
vendredi 15 juillet #2 : Col du Télégraphe – Col du Galibier
Aujourd’hui c’est un peu un "copier-coller" de
la veille. En effet le départ d’Hermillon
est neutralisé jusqu’au pied du premier col et l’arrivée jugé au sommet du
second. Enfin presque, le verglas et la
neige tombés dans la nuit ne nous permettent pas d’arriver jusqu’au sommet
du Col du Galibier, celle-ci sera jugé
à l’entrée du tunnel soit à 1 kilomètre
du sommet… Comme la veille j’opte pour ma paire de roue light de mon fidèle
partenaire Alpin’s Wheel. La portion neutralisée est d’environ 15 kilomètres,
je prends un Energy Bio Sticks de
chez Eric Favre fourni dans ma Pédaleur Box de
ce mois de juillet avant d’entamer la véritable course.
Dès la sortie de St
Michel de Maurienne, le départ est lancé (cette fois arrêté). Tout de suite
je ressens que la majorité des participants redoute cet enchainement !
Personne n’ose attaquer, au contraire, un tempo se forme en tête de course.
Celui-ci n’est pas très élevé ce qui me permet de gérer mon effort, de plus les
pourcentages sont plus faibles que la veille, je peux tourner plus vite les
jambes (j’oscille à une bonne cadence entre 85 et 90tr/min).
Je ne veux pas répéter les erreurs d’hier ! Les marmottes jouent les spectatrices sous le soleil qui commence à pointer au dessus des sommets qui nous entourent. Malgré tout quelques-uns attaquent
mais sans risque. Au sommet du Col du
télégraphe, nous formons un groupe
de 10. Je suis assez surpris de la maigreur de ce groupe. Dès la sortie de Valloire et les premières rampes du
sommet de cette Trilogie de Maurienne, les forts pourcentages
refont une légère sélection mais tout se regroupe quelques mètres plus loin. Dans
cette longue portion de semi-vallée, le vent dans le dos ne permet pas de
vraiment casser ce groupe. Je prends un relais un peu appuyé et je sens que la
majorité sont à la limite de la rupture.
Je décide de rester sage jusqu’à Plan
Lachat où ensuite nous seront sur des pourcentages plus fort et surtout
au-dessus des 2000m d’altitude (ce
qui joue sur les organismes, certains ont du mal à faire de gros efforts au
delà de ces altitudes !). A peine passé ce fameux virage à droite, la
route s’élève à près de 10%, le
vainqueur d’hier a eu la même idée que moi et place un démarrage ! Je saute
dans sa roue, nous sommes à plus de 420
watts avec un vent de face violent ! Je me retourne, nous ne sommes plus que 4 ! Je
prends mon relais (un peu dans le mal, son attaque était violente et le pic de
puissance élevé…) les 2 autres ne peuvent relayer. Nous prenons donc la tête de
ce quatuor sur un gros rythme. A 5 kilomètre de l’arrivée, ces derniers
craquent ! Je produis un gros effort afin de creuser un bon écart et
décourager une éventuelle tentative de retour. Devant nous nous entendons bien
mais le vent et la pente irrégulière rendent la course difficile. Dans les 2
derniers kilomètres, je sens que mon compagnon d’échappée accuse le coup, ses
relais sont moins appuyés et son coup de pédale moins fluide !
Nous nous
présentons ensemble dans la dernière ligne droite, il ne me disputera pas la
victoire.
C’est ainsi que je gagne une
nouvelle épreuve du Challenge CycloTour et que je conforte encore plus mon
maillot de Leader !
Je suis très heureux de cette journée, je redoutais un peu
cet enchainement d’autant plus que les crampes de la veille ne m’ont pas mis en
confiance. Gagner au Galibier qui
est un col mythique est une très grande satisfaction ! Juste un
léger regret que nous n’ayons pas pût aller jusqu’au sommet… Une petite précision sur l'allure, j'obtiens le 5ème meilleur temps sur Strava entre Saint Michel et l'entrée du tunnel à 2'8'' de (escusez du peu) Romain Bardet!
samedi 16 juillet #3 : L’Arvan Villards (l’épreuve reine de ces
3 jours !)
Sur le papier ce n’est pas la plus longue des épreuves du
Challenge CycloTour, seulement 116
kilomètres mais en revanche avec ses 3573m
de D+, c’est certainement la plus difficile ! En effet l’enchainement Col du Glandon – Croix de Fer puis le Col du Mollard suivi de sa descente très
technique et piégeuse jusqu’à Saint Jean de Maurienne, remonter à La Toussuire par Jarrier
(5 kilomètres à un peu plus de 8% de moyenne) de nouveau retour à Saint Jean avant de remonter à Jarrier
pour l’arrivée ! Bref de la haute
montagne et de gros pourcentage !
Comme la veille je chausse ma paire de roue carbone de 965gr, le soleil est au rendez-vous,
deux bidons avec de poudre d’effort de chez ON Energy une barre Powerbar
(fourni par LVO au retrait du dossard) et quelques gels.
8h30 : nous
sommes environ 200 courageux à nous élancer sur ce parcours, certains grands noms des cyclosportives sont
présents ! Je savais qu’aujourd’hui beaucoup ne viendraient que pour cette
épreuve réputée ! Après la descente en ficitf
derrière la voiture ouvreuse, c’est dans les rares et seuls kilomètres de plat
que le départ est donné. Tout de suite des gars attaquent, 5 hommes se détachent et comptabiliserons presque 1 minute d’avance
sur le pack. Nous abordons le Col duGlandon sur un bon tempo, au fur et à mesure nous reprenons les échappées.
Vers la mi-col, nous ne formons plus
qu’un petit peloton d’une trentaine
d’unité !
Mais les pourcentages les plus durs de ce col sont à venir.
C’est à ce moment-là que le futur vainqueur de l’épreuve (et surtout régional
de l’étape, il réside à La
Toussuire !) place un démarrage ! Immédiatement je ne le laisse
pas filer, un autre place un contre, cette fois ça y est la bagarre est déclenché ! Les
kilomètres s’enchainent et les pourcentages augmentent également, j’ai tout à gauche ! Je suis sur le 25 alors que nous abordons les 2 kilomètres les plus durs à 11% de moyenne ! J’ai trop gros,
beaucoup trop gros, je pioche, je me bats avec mon vélo ! Moi qui suis
véloce je me retrouve à 65tr/min !
Ceux qui me connaissent s’en aperçoivent et enfoncent le clou en raccélérant,
je ne peux pas suivre ! Obligé de continuer à ce faux-rythme ! J’essaye de combler mon retard sur la rampe de
la Croix de Fer, mais j’ai déjà un
retard de plus d’1 minute… Je fais une grosse descente je suis en chasse patate et j’avoue pas avec de
supers jambes !
Dans le Col du
Mollard, je me laisse reprendre par le contre. Je m’alimente mais je sens
un début de fringale, au sommet je
prends un peu d’avance afin de m’arrêter au ravitaillement en vitesse. Après la
descente très technique, nous abordons la montée de La Toussuire groupé. Deux hommes parviennent à faire la jonction
dans celle-ci. Ensuite la montée sera régulière, à 3 kilomètres du sommet, deux
hommes prennent du champ, nous ne les reverrons plus ! Je ne suis pas bien, je suis obligé de
me contenter de grimper entre 270 et 290
watts ! Ce qui correspond à du fin
de I2, début de I3 pour moi… Pour les novices cela signifie un poil plus
vite que lors de mes entrainements fonciers !
Loin d’un rythme de course ! Malgré cela notre groupe minci et nous ne
sommes plus que 4, dans la montée finale jusqu’à Jarrier, sachant que ma seconde place au général de cette trilogie
est acquise je me mets au service d’un autre concurrent et ami qui peut monter
sur le podium !
Je franchis la ligne en 9ème position, 1er
des Masters 2 mais surtout je termine 2ème
de cette Trilogie de Maurienne avec
cette fois le maillot de leader du Challenge CycoTour définitivement
acquis !
En bonus mon ami s’invite sur le podium, le Job est fait !
J’ai passé 3 merveilleuses
journées en Maurienne, avec chaques
jours de très belles épreuves !
Une nouvelle fois LVO n’a pas failli à sa réputation, une organisation bien ficelée, les repas digne de certains grands restaurants
et la tartiflette du samedi excellente quoique pas trop diététique mais après
avoir brûlé plus de 2200Kcal cela ne
fait pas de mal !
Du côté sportif, je suis satisfait et déçu.
Satisfait de l’ensemble des 3 jours avec une belle victoire mais déçu ne pas
avoir mieux étudié le parcours et d’avoir pris les mesures nécessaires en
fonction de celui-ci ! Une erreur
qui me servira de leçon !
Je tiens à remercier mes
partenaires sans qui je ne pourrais pas avoir ces résultats et dont je leur
dédie ceux-ci et cette victoire:
Alpin’s Wheel ; Ferei ; Grade9 ; Cycle Tyres ;
Pédaleur ; CycleLeague et tous ceux qui me soutiennent !
Merci à vous tous !
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