Bonjour aujourd'hui je vous fait part de mon aventure au Tour Cycliste International du Bénin qui s'est déroulé du 12 au 18 mai inclus 2014. J'étais parti faire ce Tour avec l'équipe de France de la Défense:
Lundi 12 mai 2014 : Aujourd’hui transfert de 650km pour
aller de Cotonou la capitale du Bénin à Natitingou
Nous devions partir à 7h de notre hôtel puis à 7h30 du stade
de l’amitié qui est le point de
regroupement des équipes. Mais comme toujours en Afrique, il faut compter sur le retard, nous
prenons la route à un peu plus de 8h30 pour notre périple. Notre équipe s’est
pas trop ma débrouillé à se mettre dans un pick up climatisé. Certains coureurs
sont dans un minibus sans clim. Il fait déjà 30° et nous allons rouler pendant
presque 10h ! J’arrive à dormir un peu une fois sorti de la ville car ici
les rues sont surchargées de trafic et les Béninois conduisent n’importe
comment… Nous faisons une halte à mi-chemin
pour le repas du midi : une barquette de poulet riz très très
épicé ! Mais la faim me force à tout manger même si je ne sens plus mes
lèvres et ma gorge ! 18h45 nous arrivons à destination, mais nous devons
renégocier nos chambres pour avoir la clim. Mais en contrepartie un de chez
nous doit se contenter d’un matelas posé au sol en guise de lit ! Bref
c’est l’Afrique…
Mardi 13 mai 2014 : 1ère Etape Natitingou
(critérium) long de 80km.
Nous arrivons pour prendre le départ à 9h mais une
manifestation retarde notre départ… A 10h45 nous somme prêt sur la ligne mais
la manifestation dégénère de plus belle et nous devons de nouveau attendre le
départ. Des renforts de la police arrivent. Nous nous mettons à l’ombre et
prenons notre mal en patiente. 13h on nous sert à manger puis enfin à presque
15h nous prenons le départ de ce critérium qui a été raccourci de 15 à 10 tours
soit 55km environ. Très vite les attaques fusent puis au 3ème tour
un groupe de 9 se forment, j’en fais partie ainsi que 2 coéquipiers de l’équipe
de France. Nous creusons vite l’écart mais 2 Burkinabè ne
roulent pas, à 3 tours de l’arrivée nous décidons d’attaquer dans tous les sens
pour dynamiter la course, à 1 tour ½ de l’arrivée je leur dis je mets le feu
car au sprint je n’ai aucune chance, j’attaque sans arrêt, nous ne sommes plus
que 8. Mais l’emballage final est inévitable, je termine dernier de mon groupe
complétement « cramé » de toutes mes attaques.
Très vite après la douche nous repartons pour un transfert
de 60km afin de rallier la ville de départ du lendemain. Nous voulons acheter
une glacière au passage, cette mission va nous prendre prêt de 3h en
tout ! Ensuite pour trouver l’hôtel c’est de nouveau l’aventure, nous
arrivons sur le lieu du repas à plus de 22h ! Et enfin à l’hôtel à plus de
23h30 !
Mercredi 14 mai 2014 : 2ème Etape
Djougou-Parakou longue de 138km.
Après avoir fait un défilé au sein de la ville de Djougou,
nous rembarquons dans les voitures pour un nouveau transfert de 45km pour
rallier le départ réel ! Mais bien sur cela après avoir démarrer avec prêt
d’1h de retard !
Enfin le départ réel, pas très rapide, chacun y va de son
attaque mais sans plus, puis au bout de 30km une grosse attaque, nous sortons
un petit groupe de 6 avec 1 coéquipier. Derrière 2 de mes coéquipiers sont dans
le contre nous les attendons. La jonction s’opère vers le 45ème km.
Tout le monde joue le jeu de prendre sons relais sauf bien sur les coéquipiers
du maillot jaune. Un orage violent s’abat sur la course, nous ne voyons presque
plus rien ! Au 130ème km le seul GPM de la journée ( je m’en
étais fait un objectif), je passe 1er au sommet ! Sur le final
nouvel orage, un des plus gros coureurs africains, le favori du Tour, est lâché
nous roulons tous les 4 à bloc afin de creuser l’écart, nous sommes plus que 6
pour la gagne au sprint, je ne sprint pas venant de rouler jusqu’au bout afin
d’esseuler ce concurrent dangereux, je termine 6ème mais avec un
nouveau maillot de meilleur grimpeur !
Jeudi 15 mai 2014 : 3ème Etape Parakou-Save
longue de 160km
Comme de coutume, nous prenons le départ avec 1h de retard.
Il fait déjà très chaud et lourd… Beaucoup de coureurs locaux craignent cette
étape du fait de sa longueur mais l’équipe de Cote d’Ivoire qui a le maillot
jaune prennent les choses en main et font un tempo en tête de peloton. Vers le
40ème km les Burkinabè tentent à plusieurs
reprises de dynamiter la course, cela va durer pendant une bonne vingtaine de
km. Puis le train des « éléphants » repars et ceux jusqu’au pied du
GPM placé au km 143, au sommet je passe en seconde position afin de consolider
mon maillot. Puis nous commençons à passer à l’attaque chacun notre tour mais
sans réussite, 2 coureurs arrivent à s’extraire du pack, Jérémy Letué qui va
vite au sprint, est notre homme à protéger, nous faisons un très gros tempo
pour revenir, je termine les 2 derniers kilomètres « à la planche »
et m’écarte aux 400m à seulement 30m des fuyards, le sprint a lieu mais hélas
Jérémy se fait tasser et fini 7ème…
Une étape malgré tout très longue et usante du fait de la
chaleur, je conforte mon maillot à pois mais demain il va falloir passer à
l’offensive afin de chambouler le général et acquérir définitivement mon
maillot !
Vendredi 16 mai 2014 : 4ème Etape
Save-Bohicon longue de 130km
Nous prenons le départ avec seulement 15’ de retard !
Aujourd’hui nous avons prévu de
dynamiter la course afin d’essayer de reprendre nos petites secondes qui nous
séparent du maillot jaune. Pour rappel nous sommes 2ème, 3ème
et 4ème du général à respectivement 4, 5 et 9sec ! Nous
attendons l’offensive des Burkinabè et de contrer la chasse gardé du maillot jaune.
Au 25ème km c’est parti les
festivités commencent ! Malheureusement je n’ai pas de force et je suis tout brassé ! Je préviens mes
coéquipiers pour leur dire que la journée va être longue pour moi ! Je
n’arrive pas à m’alimenter, je suis obligé de me forcer pour manger et boire et
ceux malgré plus de 35° ! Aucune de nos tentatives n’aboutirent vraiment,
nous approchons petit à petit du dernier GPM de ce tour et donc de conserver
mon maillot définitivement, mes coéquipiers me lance pour le sprint, je passe
second après un sprint douteux ! Enfin de nouvelles attaques de notre part
mais toujours sans réussite, le sprint final est inévitable, nous faisons un
gros tempo afin de lancer notre sprinteur pour grapiller les bonifications,
mais la terre, les rails de chemin de fer et la poussière désordonnent notre
train, au final il finira 4ème !
J’ai réussi mon premier objectif de ce Tour en conservant
mon maillot de meilleur grimpeur mais hélas
je suis bel et bien malade, je dois absolument retrouver mes forces et
me réhydrater pour encore bien figurer sur ce Tour.
Samedi 17 mai 2014 : 5ème Etape Porto Novo
(critérium) long de 100km
Aujourd’hui je suis complétement malade, vidé j’ai la vrai
gastro ! J’ai à peine la force de me lever et d’aller au petit déjeuner où
je ne mange que 2 biscottes et un petit
pain… Je me dis que l’étape va être très longue surtout avec rien dans le
ventre et le manque complet de force. Mes coéquipiers sont au courant et m’ont
dit de me mettre dans les roues puis à voir. L’étape ne part pas trop vite, je
suis complétement vidé ! Une grosse échappée se forme, nous avons 2 gars
dedans. Mais un coureur dangereux au général y figure, nous devons prendre nos
responsabilités et rouler au grand désespoir de nos 2 coéquipiers. L’un d’eux se
laisse décrocher pour nous aider à revenir sur les fuyards, je prends des
relais que de temps en temps, je mets un temps fou à récupérer d’un
relai ! L’échappée se décime, l’homme dangereux est décramponné, nous
gardons toujours les fuyards à distance convenable. Puis coup de théâtre, le
maillot jaune abandonne ! Nous sommes donc les nouveaux leaders de la
course. Devant Sébastien tente une échappée dans le dernier tour mais crève à
moins d’1km de la ligne et finira dernier de l’échappée. Nous arriverons 1’50
plus tard, je termine complétement à l’agonie ! Au final nous sommes
maintenant 4 dans les 4 premiers du général avec donc 1,5 et 23sec. Enfin le 5ème
un Burkinabè est à 1’53. Demain nous aurons droit à de
nombreuses attaques, j’espère récupérer et pouvoir être acteur de la
course !
Dimanche 18 mai 2014 : 6ème Etape Cotonou
(critérium) long de 80km
Ce matin avec nos 4 premières places au général nous savons
que nous allons subir des attaques tout au long de la course, il va falloir
faire un tempo pour manœuvrer avec l’échappée sans que celle-ci soit
dangereuse. En ce qui concerne ma santé, j’ai
un regain de force ce matin mais ce n’est pas encore la vraie forme…
Pour le maillot du meilleur grimpeur une réclamation a était faite par les Burkinabè suite au dernier sprint et malheureusement l’absence de DS
au sein de notre équipe et la « famille » africaine auront raison de
mes pois !
A peine le départ donné, nous faisons stopper la course, le
maillot jaune (Jérémy) a cassé sa chaîne ! Il trouve un vélo de rechange,
le réajuste à ses côtes puis nous reprenons le fil de la course. Comme prévu
les attaques fusent, nous gérons puis au bout de 30km de course 2 Burkinabè sortent violemment et font vite un bel écart. Ils
prennent 45’’, nous nous organisons afin de conserver cet écart voir moins.
L’un des deux est le 5ème du général mais tout de même à 1min57.
Malheureusement pour nous Vincent crève en pleine poursuite des fuyards, mal
dépanné par notre « chauffeur collé d’office local », il ne
réintégrera jamais le pack ! Il abandonnera quelques tours plus tard
complétement abattus de laisser s’envoler sa seconde place du général sur
crevaison… Mais nous à l’avant nous continuons notre combat, l’écart a
augmenté, il est d’1min. Je ne suis pas d’une grosse efficacité je n’ai pas de
force mais je me donne sans compter. Je demande la sollicitation des Ivoiriens
qui veulent remporter l’étape, ceux-ci se joignent à nous. Nous reprenons
l’échappée à 500m de la ligne et donc sprint massif mais hélas pour eux battus par
un Burkinabè, le plus rapide du tour (5 victoires au
sprint sur 6 étape !). Nous laissons exploser notre joie de finir ce Tour
International aux 3 premières places du général ! Et donc suite à
l’abandon de Vincent je termine ce Tour à la seconde place !
Je suis satisfait de mon Tour, et surtout de le finir. En
effet samedi matin j’étais à deux doigts de ne pas prendre le départ. Je suis
arrivé très affuté sur ce Tour et je pense que ce fût une erreur, j’étais très
fragile. Ce sera une expérience à retenir. Mais une seconde place sur un Tour
International c’est un gros résultat ! J’étais venu ici dans l’optique
d’un top 10 voire 5… En revanche je suis déçu d’avoir dût laisser mon maillot
de meilleur grimpeur de cette façon, mais je sais au fond de moi qui est le
véritable meilleur grimpeur de ce Tour ! J'ai eu aussi beaucoup de chance de n'avoir jamais crevé ni de casse grâce à mes roue artisanale et de très bon pneus, qui ont résisté aux routes africaines!
Maintenant il va falloir bien
récupéré, me guérir et se reconcentrer sur les prochaines courses à venir
notamment la seconde manche de la coupe de France DN3 le Tour du Pays Naborien
qui aura lieu le 1er juin.
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